lundi 29 mai 2017

Un grand service public de l’art, de la culture et de l’éducation populaire

Le programme culturel d’Emmanuel Macron se résume à deux mesures, il est tout simplement consternant. il propose d’abord de maintenir le budget actuel de la culture et de créer un «pass culture » permettant à chaque français de dix-huit ans - 500 euros de dépenses culturelles (cinéma, théâtre, livres...) concernant le budget, déjà mis à mal sous le quinquennat Hollande, une simple stabilisation ne peut suffire. 
En ce qui nous concerne, nous voulons libérer l’imaginaire pour nous libérer de l’aliénation que nous impose le système dominant. 
Osons pour cela un nouveau rapport entre l’art, la culture et la politique en portant l’ambition de refonder un grand service public de l’art, de la culture et de l’éducation populaire. 
L’effort financier public de l’état et des collectivités territoriales en faveur de la culture doit être porté à 1% du produit intérieur brut. et la compétence culturelle doit être partagée entre l’État et les collectivités qui auront l’obligation d’investir dans la culture dans le cadre d’une augmentation des dotations de l’État. 
Quant au pass, il ne servira qu’à alimenter les industries culturelles et les têtes de gondoles pour permettre à chacune et chacun d’avoir envie de s’approprier, de partager l’art. 
Il faudrait plutôt, comme nous le proposons, d’une part construire un véritable maillage du territoire d’équipements culturels et d’artistes et d’autre part faire de l’éducation artistique un droit tout au long de la vie, notamment en permettant que chaque élève accède à des temps de pratiques aux côtés d’artistes. Qu’il soit initié aux langages artistiques et confronté aux œuvres, qu’au cours de sa scolarité obligatoire, il bénéficie, d’une année de forte option artistique, une fois par cycle (école élémentaire, collège, lycée) et en instaurant des enseignements artistiques obligatoires au lycée. 
Emmanuel Macron propose l’ouverture des bibliothèques en soirée et le week-end. Comment ne pas être favorable à une telle proposition ? 
Mais elle nécessite un véritable changement de cap en y affectant le personnel et les moyens correspondants, à savoir des postes pérennes nécessaires à un fonctionnement élargi des équipements. 
Au total, cette politique relève au mieux de l’affichage
Elle est à l’évidence inspirée par les ténors de l’industrie du divertissement et de la distribution de produits culturels. 
À l’heure où l’obscurantisme et le populisme se conjuguent au risque de formidables régressions sociales, la loi, devrait notamment garantir la liberté d’expression et de création pour les artistes et les acteurs culturels contre toute instrumentalisation politique ou religieuse et tout asservissement à une économie totalement marchande. 
L’art est invention et anticipation, il ouvre de nouveaux chemins à la liberté. 
Une politique culturelle doit se donner les moyens de l’appropriation et du partage par le peuple. de nombreux instruments de politiques publiques restent à inventer. 
Nous proposons de refonder un grand service public de l’art, de la culture et de l’éducation populaire et le faire avec l’ensemble des composantes du monde artistique, culturel et associatif, politique, syndical et citoyen. 
Nous proposons :  
  • L’organisation d’assises citoyennes, nationales et décentralisées pour élaborer, en lien avec un grand ministère de la culture aux missions transversales et interministérielles, une loi-cadre d’orientation et de programmation intitulée « Oser l’art et la culture », qui se substituera à celle qui vient d’être votée. 
  •  Pour un soutien renforcé et renouvelé à la création et à l’invention comme à une conception vivante du patrimoine, concernant toutes les disciplines artistiques : Garantie de la pérennité du régime paritaire et solidaire des intermittent-e-s du spectacle. 
  • Mise en place d’un plan de création d’emplois permanents et de sécurisation des parcours de formation et de professionnalisation des artistes et des acteurs-trices culturels. 
  • Redéfinition des missions des grands établissements de création et de diffusion. Pour développer le partage du sensible et de l’imaginaire au même titre que celui des savoirs et de la connaissance, fondement d’une culture commune indispensable au vivre ensemble, respectueuse de toutes les diversités, y compris les plus minorées.
La loi créera les conditions d’une véritable démocratie culturelle par l’éducation artistique à l’école, l’éducation populaire dans la cité, le retour de la culture au cœur du travail. Pour aider à la prise de conscience de l’enrichissement que constitue la rencontre et la relation entre les cultures, la loi favorisera l’ouverture au monde et la fabrique d’une mondialité culturelle. 
Pour garantir la responsabilité nationale de l’État et celle des collectivités territoriales, la loi définira les conditions d’une compétence partagée entre eux et 1 % du PIB y sera consacré afin de garantir une politique publique en faveur de la création et du patrimoine, de la démocratie culturelle et de l’éducation populaire.

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